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Rencontre avec Dominique Bona

Rencontre avec Dominique Bona

Magnifique succès que cette rencontre avec l’auteure Dominique Bona, membre de l’Académie française. Emue au lendemain de la disparition de son pair et ami Jean d’Ormesson, qui avait tant œuvré pour la promotion des femmes au rang d’Immortelles, Dominique Bona a rendu un hommage sincère et très personnel à l’écrivain de la lumière, à l’homme si drôle, spirituel et bienveillant qu’il était.

Dominique Bona était invitée à évoquer sa mission d’Académicienne et son engagement au service de la langue française, mais surtout à présenter sa dernière biographie, qui concerne Colette.

Colette et les siennes nous plonge de plain-pied dans une sorte de gynécée constitué au sein du chalet de la rue Cortambert, aujourd’hui disparu, où vivait Colette lorsqu’Henry de Jouvenel, comme des milliers d’autres, a dû quitter leur foyer et son métier de journaliste pour rejoindre le front. Cette biographie revient avec grâce sur un pan méconnu de la guerre de 14-18 : l’auteure prend prétexte de la Grande Guerre pour raconter ces femmes esseulées, d’abord désemparées, qui peu à peu s’organisent dans des villes privées d’hommes.

Dans un Paris subitement vidé de la moitié de ses habitants, Colette, Marguerite Moreno, Musidora et Annie de Pène, des femmes affranchies, un peu bohèmes par leurs métiers (romanières, journalistes, comédiennes) se créent un cocon à l’abri de la dureté de ce quotidien (trop ?) plein de liberté mais aussi de restrictions, d’espoirs mais aussi de deuil.

Dominique Bona nous a fait le cadeau d’une soirée pleine d’émotions, de tendresse pour ces deux Immortels : Jean d’Ormesson et Colette. Ce récit a fait voyager l’auditoire des Mardis du Flore dans le Temps et la mémoire de deux grand écrivains que Madame Bona a racontés avec le panache, la justesse, l’élégance et l’immense talent de narratrice que nous lui connaissons.

Marie Josquin-Adeline