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Regards croisés : osez les métiers scientifiques et autour d’un imaginaire sonore d’inspiration scientifique

Regards croisés

Osez les métiers scientifiques et autour d’un imaginaire sonore d’inspiration scientifique

Lundi 6 novembre 2017 à Skema Business School

PHOTO DE GROUPEDSC01821

Une trentaine de participant.e.s ont assisté à cette conférence organisée à SKEMA par Femmes 3000 dans le cadre des semaines EGAMIX, animée par Nathalie VAN DE WIELE, agrégée de physique, et Marybel DESSAGNES, compositrice.

Les conférencières avaient choisi de présenter d’abord chacune leur propos, OSEZ les métiers scientifiques ! pour Nathalie, Composition au féminin autour d’un imaginaire sonore d’inspiration scientifique pour Marybel, pour croiser ensuite leur regard lors d’échanges avec l’assistance.

Après avoir présenté la délégation et les conférencières (Nathalie, professeure, fondatrice et coordinatrice de l’initiative sillages.info) – Marybel, compositrice pianiste pédagogue, directrice artistique de la compagnie Contrepoint des Sphères), Pascale ODDOART, présidente de Femmes 3000 Côte d’Azur, leur donne la parole.

PHOTO DE NATHALIE LORS DE LA CONFÉRENCE

 

OSEZ les métiers scientifiques !

Qui a le plus de mal à monter les marches de la carrière scientifique ?

Nathalie VAN DE WIELE insiste d’entrée sur l’actualité de son sujet : le rapport « Gender Scan » note un recul de la part des filles dans les filières scientifiques et technologiques dès le lycée (LeMonde.fr, 03/10/2017). Soulignant que les étapes de la carrière scientifique sont encore de plus en plus difficiles à franchir pour une femme, en France comme à l’international, alors que la science a besoin des femmes, elle brosse d’abord les portraits de scientifiques mal connues du grand public, dont le nom n’a pas été retenu alors que le scientifique avec lequel elles collaboraient avait été médaillé (Émilie du Châtelet, Lise Meitner, Katherine Johnson), et d’autres (un peu) plus connues (Marie Curie, Maryam Mirzakhani). Malgré ces modèles, si l’égalité filles-garçons s’observe au lycée, la disparité prévaut ensuite : les filles vont peu vers les sciences et techniques comme le montrent les chiffres de l’enseignement supérieur, du CNRS, ou les chiffres-clés ministériels donnés lors de l’exposé. Nathalie présente alors les causes de cette situation : du fait de stéréotypes de sexe persistants, les femmes dans les sciences et techniques ne se dirigent pas vers les mêmes domaines que les hommes et se heurtent au plafond de verre dans leur carrière ; puis elle détaille les actions de formation pouvant y remédier (actions de visibilité, formation des personnels, actions académiques). Sa conclusion est une invitation : Le monde de la science est passionnant, alors FONCEZ !

Les liens ci-dessous vous permettront de retrouver les références de cet exposé.

PHOTO DE MARYBEL LORS DE LA CONFÉRENCE

Composition au féminin  – Autour d’un imaginaire sonore d’inspiration scientifique

Marybel DESSAGNES introduit son intervention en rebondissant sur ce que décrit Nathalie au niveau de l’inégalité de présence des filles dans les métiers scientifiques . En effet, le problème est encore très important concernant la composition musicale, avec des chiffres qui parlent d’eux-mêmes : 96 % des compositeurs hommes sont régulièrement joués en France contre 4% de femmes. (Chiffres SACEM 2016)

Puis, elle décrit rapidement son parcours multiple, l’ayant amenée après l’apprentissage du piano avec ses deux parents musiciens professionnels à l’âge de 4 ans, à diversifier son activité artistique et pédagogique, jusqu’aux actuelles fonctions de Professeur d’Erudition Musicale au Conservatoire de Cannes (Création de cursus innovants de composition avec une grande part d’étudiantes, la parité étant certainement favorisée par le fait d’avoir un professeur femme), combinées à une pratique pianistique toujours très active (accompagnement de chanteurs lyriques entre autres), à la Direction artistique d’une structure émergente, La Compagnie Le Contrepoint des Sphères (Mouans-Sartoux) et enfin la composition depuis 27 ans (catalogue de plus de 120 œuvres multiples) dans des projets souvent atypiques à l’international, comme la récente première Coopération culturelle France-Ghana-Côte d’Ivoire, pour la musique originale du spectacle chorégraphique No Rules…Anything goes commande de la Compagnie de danse Joseph Aka. Un power-point de présentation détaille par l’exemple des sources d’inspiration générant une « poétique scientifique », comme les chiffres, les nombres, les mouvements des planètes, les symboles, l’alchimie, les proportions, les combinaisons, les volumes et formes, les sciences de la nature, la cosmologie, etc. Pour illustrer ces propos, deux vidéos de présentation sont diffusées : celle du teaser de No Rules, puis celle de l’opéra mobile quAntique ARIANA, auto-produit par la Compagnie le Contrepoint des Sphères, dont le petit film fut réalisé lui-même par Laurence Marghalan, membre du réseau femmes 3000 13. Pour terminer l’échange, des partitions atypiques comme celles d’Espaces pour 36 saxophones spatialisés, ou celle de Reticulum (=réseau) extraite de l’opéra ARIANA furent présentées.

Les liens ci-dessous vous permettront de retrouver les références de cet exposé.

PHOTO DE NATHALIE ET MARYBEL LORS DES ÉCHANGES

Regards croisés

Après leurs interventions, Nathalie et Marybel se rejoignent pour échanger avec la salle sur le thème « regards croisés ». L’entrée en matière est aisée car si Nathalie pratique le piano en amateure, appréciant notamment la rigueur mathématique de l’écriture musicale, Marybel possède un DUT de biologie appliquée et ses compositions sont d’inspiration scientifique. Les questions portent tant sur les sciences (quelle est la différence entre mathématiques pures et appliquées ?) que sur la musique (comment s’est déroulée la co-création du spectacle chorégraphique « No rules… Anything goes » ?). Remarquant que l’opéra mobile quAntique ARIANA mêle des références à la relativité générale, la mécanique quantique et la cosmologie, Nathalie rappelle que le physicien s’interroge, comme l’artiste, sur notre monde (seulement 4% de la densité d’énergie qui nous entoure correspond à ce que l’on connaît, le reste, inconnu, étant nommé matière noire ou énergie sombre) et suggère à Marybel d’écouter sur l’Internet les sons des pulsars captés par les radiotélescopes : une inspiration pour un nouvel opéra ?

LIENS UTILES

  • QUELQUES ŒUVRES EN LIGNE DE MARYBEL DESSAGNES

  • EGAMIX, les semaines de l’EGAlité et de la MIXité des métiers en PACA

POUR ALLER PLUS LOIN – De la part de Agnès de Préville

La différence des sexes, questions scientifiques et pièges idéologiques, Belin, 2017, cf chapitre 8 Florence Launay « Musicologie » p 189. et dans Mon corps a t-il un sexe ? sur le genre dialogues entre biologie et sciences sociales, sous la direction d’Evelyne Peyre et Joëlle Wiels, cf le chapitre 10  « Orlando barocco : variations sur le sexe d’un personnage lyrique » par Raphaëlle Legrand p 171.