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Pour découvrir ou relire la pensée féministe

d’après MARION DOS SANTOS CLARA* et quelques pépites de votre Comité de lecture !

Des véritables classiques de la pensée féministe tels que Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir aux romans dystopiques à l’image de La servante écarlate de Margaret Atwood en passant par les sorties récentes avec Réinventer l’amour de Mona Chollet, voici une sélection d’ouvrages féministes à avoir dans sa bibliothèque. 

Quels livres choisir ?

1 : Réinventer l’amour de Mona Chollet : Le féminisme est-il incompatible avec le couple? Hommes et femmes peuvent-ils réellement s’épanouir en amour ensemble ? Dans Réinventer l’amour, comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles, Mona Chollet nous invite à repenser le couple hétéro, « gangréné par la domination masculine et le patriarcat ».

2 : Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie

« Nous apprenons aux filles à se rétrécir, à se réduire. Nous disons aux filles : « Vous pouvez avoir de l’ambition, mais pas trop. Vous devez faire en sorte de réussir, mais pas trop, sinon vous menaceriez l’homme ». Repris par Beyoncé dans Flawless, le discours de l’autrice nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, prononcé à Londres lors d’une conférence TED, est rapidement devenu un best-seller. Chimamanda Ngozi Adichie y prône un féminisme nécessaire et salutaire à tous et à toutes et un monde égalitaire. 

3 : Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir

« On ne naît pas femme, on le devient ». Dans Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, vous découvrirez quels sont les mécanismes de l’oppression de l’homme sur la femme… Mais aussi comment s’en défaire, comment s’en libérer. À lire et à relire.

4 : King Kong Théorie de Virginie Despentes

Virginie Despentes revient sur les années qui ont précédé son succès en se dévoilant comme jamais. Son rapport au corps, à la beauté, aux hommes, ses années de prostitution, son propre viol. C’est cru. C’est violemment honnête. Mais la secousse que King Kong Théorie procure ne peut être que bénéfique.

5 : Une chambre à soi de Virginia Woolf

Comment se fait-il que les femmes soient statistiquement plus pauvres que les hommes ? Pourquoi ont-elles plus de difficultés à avoir accès à l’éducation et à des métiers dits « littéraires » ? Virginia Woolf, célèbre autrice féministe, insiste sur l’importance primordiale pour la femme d’avoir son propre espace, une « chambre à soi », synonyme d’indépendance, de liberté.

6 : La servante écarlate de Margaret Atwood

La série La servante écarlate connaît un succès monstre depuis sa diffusion sur Hulu. Mais c’est avant tout un roman dystopique de la Canadienne Margaret Atwood. Depuis sa parution, le roman a été vendu à 8 millions d’exemplaires dans le monde rien que pour l’édition anglaise.

7  : Le prix à payer de Lucile Quillet

« Où passe l’argent des femmes, celui qu’elles ont et celui qu’elles ne toucheront jamais ? À quoi le dépensent-elles dans un couple hétérosexuel ? » Dans Le prix à payer, l’autrice décrit le parcours des femmes et de leur porte-monnaie avant la mise en couple. Injonctions esthétiques, inégalités salariales, normes sociétales établie depuis des siècles… Lucile Quillet dissèque l’addition du couple hétéro avant, pendant et après la rencontre. Et pose la question : le couple est-il une arnaque pour les femmes ?

8: Le coût de la virilité de Lucile Peytavin

En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût. Un coût direct pour l’État, qui dépense chaque année des milliards d’euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face. Et un coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens. Pourtant, cette réalité est presque toujours passée sous silence.
Lucile Peytavin, historienne et membre du Laboratoire
de l’égalité, s’interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes comme principaux auteurs des violences et des comportements à risque, et tente d’estimer le coût financier de l’ensemble de ces préjudices pour l’État et donc pour chaque citoyen.ne. Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêts à nous comporter… comme les femmes ?!

9 : Ceci est notre post-partum d’Illana Weizman

Après avoir co-créé le hashtag #MonPostPartum et face à la libération de la parole que cela a provoqué, la sociologue et militante féministe Illana Weizman s’est attelée à la rédaction d’un essai sur cette période de la vie d’une mère passée sous silence dans notre société. Elle y partage son expérience personnelle pour mieux rendre compte des difficultés physiques, mentales ou sexuelles qui peuvent suivre un accouchement. « Cela ne peut pas, ou ne peut plus, être : il y a la grossesse, l’accouchement, on pose le bébé sur le ventre de sa mère et clap de fin », affirmait-elle dans une interview vidéo accordée à Cosmopolitan. 

10 : Tout le monde peut être féministe de bell hooks

« Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l’exploitation et à l’oppression sexistes ». Dans cet essai conçu pour être mis entre toutes les mains, la militante afroféministe bell hooks répond de manière simple et argumentée à la question : « qu’est-ce que le féminisme ? ». 

11 : Le sexisme, une affaire d’hommes de Valérie Rey-Robert

Dans Le sexisme, une affaire d’hommes, la militante féministe et essayiste Valérie Rey-Robert décortique les liens entre quête d’une virilité toxique et les violences sexistes. Avec ce livre, l’autrice définit l’origine du sexisme et veut responsabiliser les hommes. Une dévirilisation de la société qui ne pourra passer que par un grand travail de prise de conscience et d’éducation.

12 : Féminismes & pop culture de Jennifer Padjemi

Dans son essai Féminismes et pop culture, la journaliste Jennifer Padjemi, spécialiste des questions de société, explore les enjeux d’inclusivité et de représentation dans les œuvres de la culture populaire. De Kim Kardashian à Grey’s Anatomy en passant par Miley Cyrus et les tee-shirts « We should all be feminists » de Dior, l’autrice analyse la pop culture sous un prisme féministe et démontre son rôle essentiel sur l’évolution de la société. Un livre passionné et passionnant.

13 : Libérées ! de Titiou Lecoq

Dans un essai plein d’humour, Titiou Lecoq analyse la répartition des tâches au sein du couple, la maternité et l’éducation à travers le prisme de grandes théories des gender studies. À travers cet ouvrage, elle permet aux femmes (et surtout aux hommes) de conscientiser des schémas ancrés, intériorisés, et donne ainsi des clés pour s’en extirper.

14 : Le regard féminin d’Iris Brey

Dans Le regard féminin, une révolution à l’écran, l’universitaire et critique Iris Brey théorise le female gaze ou regard féminin, en réponse au concept de male gaze théorisé par Laura Muvey en 1975. De la saga James Bond qui montre les femmes comme des objets de plaisir construits pour le seul regard masculin au sublime film de Céline Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu, la journaliste nous invite à déconstruire notre façon de regarder le corps des femmes au cinéma.

15 : Choisir d’être mère de Renée Greusard

Dans cet ouvrage, Renée Greusard dénonce les tabous autour de la maternité et l’image « fantasmée » de la maternité bienheureuse. Pour que le choix de s’y engager se fasse en toute connaissance de cause, la journaliste et autrice féministe milite pour un « consentement éclairé à la maternité ». Des difficultés de l’allaitement à l’ennui ressenti au parc en passant par le bouleversement qu’est un enfant pour le couple, la journaliste aborde les différents vécus des mères passés sous silence. Un livre qui intéressera les femmes enceintes ou celles qui projettent de l’être, mais pas uniquement.

16 : Femme, réveille-toi ! d’Olympe de Gouges

En 1791, Olympe de Gouges signe sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, qu’elle dédie à Marie-Antoinette, « la première des femmes ». Pendant polémique de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, le texte dénonce le fait que la Révolution oublie les femmes dans son projet puisque une bonne partie des droits fondamentaux (droit de vote, droit de propriété, droits professionnels…) ne s’applique qu’aux hommes. Un classique féministe d’une des grandes voix féminines de la Révolution française.

17 : Il y a deux sexes d’Antoinette Fouque

Écrit par l’une des fondatrices du MLF (Mouvement de Libération des Femmes), cet essai de féminologie vient théoriser la différence entre les sexes tout en portant un éclairage inédit sur la procréation. Dans Il y a deux sexes, la psychanalyste et pionnière du féminisme Antoinette Fouque met à l’honneur les droits des femmes et vient libérer à la source le pouvoir de ces dernières via un récit inspirant.

18 : Clit Révolution : Manuel d’activisme féministe de Elvire Duvelle-Charles et Sarah Constantin

Activistes féministes, Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles signent ici un livre utile pour guider la nouvelle génération de féministes dans le militantisme. Avec Clit Révolution : Manuel d’activisme féministe, on découvre les moyens de faire évoluer la société, à petite ou grande échelle. Une « boîte à outils » féministe à conserver bien précieusement.

19 : Le Corps des femmes, la bataille de l’intime de Camille Froidevaux-Metterie

Véritable bataille de l’intime, le combat des femmes pour faire disparaître l’hypersexualisation de leurs corps se dévoile dans ce livre signé de la plume de Camille Froidevaux-Metterie, philosophe, chercheuse et professeure de science politique. Dans Le Corps des femmes, elle lève le voile sur l’émancipation des femmes, à travers la maternité et le non-désir d’enfant, les menstruations et la ménopause, la sexualité ou encore l’apparence et les normes esthétiques imposées par la société. Un recueil à lire et à relire, d’une autrice féministe engagée à qui l’on doit également La révolution du féminin et Seins, en quête d’une libération.

20 : Comme si nous étions des animaux de Réjane Sénac

La question animale est souvent marginalisée dans les discussions sur l’égalité dans les sociétés occidentales. L’antispécisme bouleverse, il est vrai, notre conception du politique. Dénoncé comme un anti-humanisme ou comme une diversion par rapport à la lutte contre le sexisme, le racisme et les inégalités sociales, il est temps de le considérer comme un pas de côté nécessaire pour faire un pas en avant dans l’application du principe d’égalité.

(*) Sources : Cosmopolitan et Femmes 3000 Comité de lecture