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La chronique de Michèle Vianès, Vice présidente du CNFF

Retrouvez la chronique de Michèle Vianès, vice présidente du Conseil National des Femmes Françaises (CNFF) et présidente de Regards de femmes, revenant sur la présentation du colloque « FEMMES ET PRÉCARITÉ » organisé par le Conseil National des femmes Françaises le 4 février au Palais du Luxembourg, dans le Grand matin week-end de Sud Radio 

Nous vous informerons de la publication des actes du colloque.

En attendant voici le lien 
https://youtu.be/ElOLXnI8jtQ

et le verbatim de Michèle Vianès

Le Conseil National des femmes Françaises (CNFF), dont je suis vice-présidente, a organisé un colloque sur les femmes et la précarité.

Nous souhaitions partager des expériences sur les différentes dimensions de la notion de précarité pour proposer des axes et des actions à l’issue de la journée.

Il nous a paru indispensable de faire la distinction entre précarité et pauvreté. Sur le plan des définitions la pauvreté s’entend principalement comme absence ou insuffisance de ressources (monétaires notamment). La pauvreté est définie par un seuil de ressources financières.

La précarité ne se comprend pas seulement ainsi.

La précarité a été définie par Wrezinsky d’ ATD Quart Monde comme « un état d’instabilité sociale caractérisé par l’absence d’une ou plusieurs des sécurités ».

J. Wrezinsky précise que les situations de précarité se développent lorsque les conditions concernant « le niveau socio-économique, l’habitat, les réserves financières, le niveau culturel, d’instruction et de qualification professionnelle, les moyens de participation associative, syndicale et politique » sont défavorables.

Pour mesurer la précarité et pouvoir déterminer des critères d’accès aux politiques publiques il a fallu créer des indices composites, prenant en compte différents indicateurs socio-économiques, mais aussi des critères de mode de vie, d’accès aux soins, de santé, le niveau d’études, de catégorie socio-professionnel.

C’est le score EPICES, qui prend en compte toutes les dimensions de la précarité et s’appuie sur 11 questions binaires, notamment sur les modes de vie : le logement, la pratique sportive, sortie culturelle, vacances.

Cela permet de prendre en compte des personnes qui étaient en dehors des radars notamment certains travailleurs en difficulté, ou des personnes se trouvant tout à coup dans un parcours de vie difficile résultant d’évènements liés aux ruptures sociales, professionnelles ou affectives.

Notamment lors de la  crise sanitaire.  En accélérant l’isolement, elle a impacté de nouveaux publics, comme les étudiants, les jeunes adultes, des salariés modestes,.

Mais le score EPICES ne prend pas en compte l’accès aux outils numériques. La dématérialisation complique le parcours de certains publics en situation d’ illectronisme ou en raison de la difficulté à avoir un interlocuteur pour répondre à la difficulté précise rencontrée.

Habiter en zone rurale ou dans les quartiers dits « prioritaires » augmente les risques de précarité : l’aire de résidence, ses liens avec l’implantation géographique des soins et des services de santé, mais aussi les difficultés de déplacement, ou les facteurs socio-économiques dans l’environnement local.