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Association « FEMMES SOLIDAIRES » – Colloque Femmes, Sport et Audiovisuel

Jocelyne PREAUX, membre du Bureau de la Délégation Hauts de Seine de la Fédération Femmes 3000, nous adresse son compte-rendu suite à sa participation lors de cette réunion.

Association « FEMMES SOLIDAIRES »

Colloque Femmes, Sport et Audiovisuel

16 mai 2019 au Palais du Luxembourg Paris

Parrainé par Monsieur David Assouline, sénateur et vice-président du Sénat.

Cette rencontre fait écho à son rapport remis en septembre 2016

ainsi qu’à la révision du décret de 2004 relatif à la retransmission télévisée des Évènements d’Importance Majeure (EIM).

Cet échange permet d’évoquer la place des femmes dans le sport, et un formidable élan pour acter la nécessité de féminiser et modifier le décret.

Cette volonté s’inscrit dans la lignée de la consultation publique ouverte sur la retransmission télévisée des Évènements d’Importance Majeure (EIM)

Modérateure Carine Delahaie, rédactrice en cheffe du magazine Clara

Le sport engage le corps et l’esprit, il nous amène à nous positionner différemment dans l’espace. Dans une pratique de compétition ou de loisirs, il nous révèle à nous-mêmes.

Nous avons tous des souvenirs émus de moments partagés autour du sport : une finale de coupe du monde ou de Roland Garros, des Jeux Olympiques, le Tour de France…

Les sportives sont réduites à la marge, écartée de la médiatisation du sport. La coupe du monde de football féminine de 2019 sera seulement la deuxième de l’histoire à être retransmise à la télévision.

« Femmes solidaires » est à l’initiative d’une pétition pour la féminisation du décret sur les retransmissions des événements sportifs majeurs à la télévision.

#PasDeFilleHorsJeu

1 ERE TABLE RONDE

LE SPORT FEMININ COMME VALEUR D’IDENTIFICATION

DAVID ASSOULINE

Son rapport « Le sport à la télévision en France : pour l’accès du plus grand nombre, pour la diversité des pratiques et des disciplines exposées ».

La pratique du sport pour les femmes est un combat, c’est une émancipation contrairement aux hommes pour qui c’est plus naturel.

Le sport est un combat féministe car la femme doit pouvoir disposer de son corps.

Pourquoi certaines jeunes filles ne s’identifient pas à certains sports ?

Il faut 5% d’audience pour diffuser des évènements sportifs féminins à la télévision. «la promotion est inexistante, pas de téléspectatrices -teurs, pas 5% donc pas de diffusion, cherchez l’erreur » ironise David Assouline.

Rôle médiateur du CSA qui oblige à protéger : il préconise de diffuser sur les chaînes en clair mais encore faut-il que ces chaînes achètent les droits de diffusion.

Signez la pétition pour plus de sport féminin à la télé !

La féminisation du sport et sa visibilité sont des enjeux essentiels. Le droit à la pratique sportive est constitutif des grands combats féministes, il participe du droit inaliénable et fondamental des femmes à disposer de leur corps.


Aujourd’hui le sport féminin est invisible. En 2016, les retransmissions de compétitions sportives féminines sont estimées de 12 à 20 % du panel total !


Nous le savons, l’exposition de sport à la télévision contribue à la motivation des filles à s’inscrire dans des clubs locaux, elles s’identifient par l’image télévisuelle.

Il y a 2 pays qui pratiquent l’apartheid sexuelle dans le sport : Iran et Arabie Saoudite.

SABINE SALMON

Présidente nationale de « Femmes solidaires »

L’évidence en matière de sport

« Toute vérité franchit 3 étapes » d’abord, elle est ridiculisée. – Ensuite, elle subit une forte opposition. – Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.

Femmes solidaires a lancé une pétition pour le sport féminin à la TV afin de faire modifier le décret.

13,4 % est la représentation du sport féminin à la télévision en 2016

37% de femmes sont inscrites dans les clubs sportifs. Les fédérations doivent jouer le jeu sur le terrain

Les femmes abandonnent le sport très souvent à l’adolescence.

11 femmes présidentes de club pour 111 présidents.

Aucune n’est présidente de fédération.

Quelques chiffres pour appréhender les inégalités dans le sport parmi les licencié.e.s de moins de 18 ans :

  • le rugby compte de 97% de garçons et de 3% de filles
  • la gymnastique est constituée de 22% de garçons et de 78% de filles
  • le football comprend 96% de garçons et 4% de filles
  • la danse représente de 7% de garçons et 93% de filles
  • le judo est composé de 75% de garçons et 25% de filles
  • Entre 12 et 17 ans, les filles sont plus nombreuses que les garçons à n’avoir jamais fait de sport en dehors des cours obligatoires d’EP à l’école.
  • Entre 14 et 20 ans, l’abandon de la pratique est plus important chez les filles (-45%) que chez les garçons (-35%)
  • Par la suite, 26% des filles et 15% des garçons ne reprendront jamais d’activité sportive
  • 37% des femmes et 33% des hommes affirment qu’ils ou elles seraient chagriné·e·s que leur fille demande à être inscrite dans un club de foot

BENOIT CHAISY

Enseignant d’EPS, responsable national et coordinateur du groupe Egalité du SNEP-FSU, syndicat d’enseignent.e EPS

Lent mouvement de métiers qui deviennent exclusivement féminin, et attention danger :

-professeures des écoles

-enseignantes de lettres

-infirmières dans les établissements scolaires

-conseillères d’éducation dans les établissements scolaires

Sport pour les hommes mais pour les femmes la précision sport féminin est de rigueur.

Les enfants et ados ne savent pas citer des noms de sportives mais énoncent plusieurs noms de sportifs, par contre les adolescents pratiquant le sport connaissent les deux.

L’exception est Laure Manaudou, tous les élèves la connaisse ; parfois Surya Bonaly, Marie Josée Perec donc l’image a un impact puisqu’elles ont été médiatisées.

Les sports féminins les plus souvent cités sont : gymnastique, danse, natation synchronisée, patinage mais pas le rugby, football, handball, vtt, courses à pied, ils sont genrés dans l’inconscient collectif.

D’après Benoit Chaisy, Les filles ne sont pas attirées par des sports qui ne passent pas à la télévision.

Les 10 sports les plus pratiqués par les garçons comme par les filles, curieusement sont les mêmes.

Peu de mélange des genres dans les sports olympiques…

Sur les 28 disciplines olympiques des Jeux de Rio en 2016, une seule était complètement mixte : l’équitation.

Ces 28 disciplines représentent 306 épreuves, seulement 9 étaient mixtes : une en voile, une en badminton et au tennis, ainsi que les six épreuves d’équitation dont une épreuve a vu monter sur la première marche du podium la Française Pénélope Leprévost et ses compatriotes masculins Kevin Staut, Philippe Rozier et Roger-Yves Bost.

De plus en plus d’épreuves mixtes

Sur les 102 épreuves des Jeux d’hiver de Pyeong Chang, 8 étaient mixtes. 3 en patinage artistique, deux en luge, une en curling, une en biathlon et une en ski alpin.

Les JO 2020 de Tokyo compteront deux fois plus d’épreuves mixtes que ceux de Rio.

7 nouvelles épreuves mixtes, soit un total de 15 épreuves : un relais mixte 4×400 mètres en athlétisme ; un relais mixte 4×100 mètres quatre nages en natation ; un double mixte en tennis de table ; une épreuve par équipes mixtes en judo, 3 épreuves mixtes en tir-à-l’arc et triathlon, une course multicoques à foils en voile.

Le taux de mixité des épreuves olympiques d’été va donc passer de 2,9% à 5,3% en quatre ans.

Toujours la bataille des sexes

Exemple en tennis, il existe deux circuits de compétitions distincts : la WTA pour les femmes, et l’ATP pour les hommes. Seule une épreuve est mixte, elle n’existe qu’en Grand Chelem, aux Jeux Olympiques ou à l’occasion du tournoi annuel spécialisé, la Hopman Cup.

BEATRICE BARBUSSE

Sociologue du sport, Handballeuse, présidente de club handball masculin

Elle est la première femme à avoir conduit un club masculin à être champion de France, le club de handball d’Ivry.

BB recommande le livre « Talons aiguilles et crampons aluminium » de Catherine Louveau dont l’objet est d’orienté les filles vers des sports dits masculins et leur permettre d’acquérir une notoriété.

Elle cite l’exemple de Alice Milliat, pionnière en matière de sport féminin, a combattu au côté de Pierre de Coubertin pour intégrer les femmes aux jeux olympiques.

Elle a été présidente de la Fédération des sociétés féminines sportives de France (1919) et fondatrice et présidente de la Fédération sportive féminine internationale (1921).

L’une de ses premières démarches en tant que présidente de la FSFSF sera de demander au Comité international olympique d’inscrire (CIO) des épreuves féminines d’athlétisme aux Jeux de 1920, à Anvers. Fin de non-recevoir. Pierre de Coubertin, président du CIO jusqu’en 1925 et rénovateur des Jeux n’imagine pas y voir des femmes, si ce n’est pour couronner les mâles vainqueurs.

Elle n’a toujours pas sa statue au côté de PDC mais c’est dans les coulisses.

Le mouvement #me too a eu un impact dans le cinéma, la politique mais pas le sport, lieu où on considère logique que l’entraîneur sportif pose les mains sur le corps féminin, ait une promiscuité.

« Retourne faire la vaisselle et du tricot » ; « Qu’elles s’occupent de leurs casseroles… » ; « On dirait un tir de femme enceinte … »

Autant de petites phrases, trop souvent répétées dans le monde du sport, où le machisme et le sexisme semblent régner, du moins dans une forme de connivence naturelle.

Du sexisme ordinaire, touchant d’ailleurs femmes comme hommes, aux violences sexuelles, de la question d’une « nature masculine » du sport à celle de la féminité des sportives et des actrices du sport, à laquelle celles-ci entretiennent elles-mêmes un rapport non dénué d’ambiguïtés, voici comment BB décrypte et analyse pas à pas la réalité de l’ancrage du sexisme dans ce milieu.

S’appuyant sur des cas concrets et sur son propre vécu, elle entend libérer une parole et souligne aussi les changements en cours et le chemin encore à parcourir pour une plus grande égalité.

État des lieux

  • La complexité de la société oblige à nuance
  • La médiatisation s’intensifie

L’intégralité des matchs de coupe du monde de l’équipe football féminine sera retransmise, les françaises sont les favorites. Toujours le même schéma, elles doivent montrer l’excellence pour une crédibilité.

Le handball féminin est retransmis

  • 1ere fois : une femme est présidente de la ligue professionnelle de football
  • 1ère fois : une femme arbitre un match de football masculin pour la ligue 1
  • Le public fréquente les tribunes des stades de sports féminins
  • Les salaires des professionnels sont très supérieurs à ceux des professionnelles
  • Les subventions sont très inégalitaires
  • Les clubs n’ont pas tous des sections féminines

Le lien entre la médiatisation et la pratique n’est pas évident car il faut un contexte, exemple la coupe du monde féminine de football.

« Les choses se sont faites pendant 1 siècle sans les femmes donc patience ça avance » selon Béatrice Barbusse

  • Il y a 400 000 équipements et bâtiments sportifs, la plupart sont non genrés mais 90% ont un nom masculin

Colette Besson est la sportive ayant le plus d’établissements à son nom.

2EME TABLE RONDE

PAROLES DE SPORTIVES, PARTAGES D’EXPERIENCES

Modérateure Gwendoline Coipeault

AURELIE BRESSON

Gymnaste, Fondatrice et directrice du magazine Les sportives

Depuis son plus jeune âge, Aurélie Bresson évolue dans le milieu sportif, gymnaste pendant 11 ans. Sportive assidue, sportive convaincue, tout est parti du constat que les femmes étaient sous représentées dans les médias sportifs. En 2011 l’idée émerge, en 2014 Aurélie se lance en montant la société “Les Sportives”.

Sportive, Déterminée, Engagée sont ses 3 mots.

Un parcours semé d’embuches, des années de construction, pour concrétiser son projet, en fonds propres (crowfounding) par manque de subvention et en toute indépendance car trop jeune, trop fille ……

OVNI pour sa famille.

2016, son magazine voit le jour, le premier magazine sportif au féminin et multisports de l’histoire en France, avec cette conception de la vie, du sport, de l’égalité et de la parité qu’elle défend.

Si on cherche « sportive » sur Google, il indique les voitures etc… souligne t-elle. Une sportive est aussi bien une bénévole qu’une compétitrice.

Sur un baby-foot voyons-nous des femmes footeuses ? demande t-elle à l’auditoire

Les réseaux sociaux, sa priorité de demain pour la visibilité des sportives

  1. Urgent, C’est aux femmes de prendre la parole dans les médias et ne pas attendre d’être sollicitée.

  1. La médiatisation du sport au féminin est presque inexistante sur les réseaux sociaux donc il faut absolument y être encore plus qu’à la télévision.

Ne pas se tromper de combat, la médiatisation de demain sera sur les réseaux sociaux et non pas à la télévision..

Que les fédérations créent des chaînes YouTube par exemple !

 

Son conseil aux jeunes

Ne pas rentrer dans un moule, s’écouter, écouter ses envies et oser réaliser ses rêves.


Son conseil aux femmes

La place des femmes dans la société a déjà changé. Le droit de vote des femmes est récent (1944) Finalement le droit d’expression des femmes en France a pris de la place et de l’importance. Mais la puissance masculine est encore trop ancrée dans nos mœurs, nos habitudes, nos clichés,… il y a encore du chemin à parcourir non pas pour montrer aux hommes que les femmes ont leur place dans la société, mais surtout de montrer aux femmes et leur faire prendre confiance et conscience qu’elles peuvent prendre la place !

Les femmes doivent reconnaître en elle-même dans un premier temps qu’elles sont compétentes et moins se poser de questions.

Mesdames, faîtes et arrêtez d’attendre d’être sollicitée.

Aurélie Bresson a été reconnue experte du comité de candidature Paris 2024, elle fait partie du comité ONU Femmes France.

CHRISTINE AUBERE

Educatrice de football, Présidente du club de football féminin – Issy les Moulineaux

La passion du foot

Christine Aubere se veut réaliste : « Si on féminise trop, trop vite, c’est contre-productif ; il faut se laisser le temps de s’améliorer ». Souvent les filles disent « les garçons ne veulent pas que je joue avec eux car ils pensent que je ne sais pas jouer ».


La sportive enrage contre le mépris dans lequel on tient le sport féminin et en particulier le football, surtout si on le compare à son homologue masculin : « le football féminin a très peu de moyens, pas d’infrastructure, pas de terrain.

Tous les clubs n’arrivent pas à survivre. Certains clubs créent des sections féminines mais pas tous, d’autres ne survivent pas.

Je suis convaincue que l’avenir du sport passera par la mixité mais je trouve encore dommageable que certains clubs masculins ne jouent pas le jeu et préfèrent payer une amende plutôt que de créer une section féminine. Il faut des Fédérations qui jouent le jeu à fond : football et handball.

Il faut une volonté politique des municipalités pour avoir au moins un demi terrain pour s’entraîner.

La médiatisation du sport masculin fait ombrage à celle du sport féminin.

Pas droit de basket au féminin pour diffuser à la télévision.

Christine Aubère c’est aussi :

– Présidente Fondatrice du FC PARIS ARC EN CIEL (création 1997) qui lutte contre les

discriminations par le football (association mixte)

– Organisatrice du 1er tournoi en France de football féminin Inter Entreprises féminin (2011)
– Coordinatrice du critérium de football féminin Interentreprises FFSE (2012)
– Animatrice de la commission de féminisation District 92. Lauréate de l’opération Fédérale

« Mesdames, Franchissez la barrière »

– Co-Organisatrice FFSE – Foot d’Elles du Tournoi FootWorking
– Membre Comité Directeur Ligue de Paris Ile de France de Football (LPIFF)
– Membre du Comité Directeur FFSE
– Présidente Commission « Femmes et Sports » FFS


Les combats de Christine Aubere


A dix sept ans, elle devient séniore, mais pour cause de maladie s’arrête pendant plusieurs années.
1997, année de la création de son association FC Paris Arc en Ciel rassemble des footballeuses et des footballeurs dans le but d’organiser des rencontres sur le thème des discriminations liées aux sexualités.
En 1998, elle devient coache, puis touchée à nouveau par une maladie rare, son corps et sa mentalité de sportive lui permettent de se remettre sur pied.


Elle intègre le club d’Issy les Moulineaux en 2008. Elle en devient la capitaine et aura la grande joie de monter jusqu’en Division d’Honneur Régionale.

Elle entre également au comité directeur du Club.

Elle entraîne les « Mini Chouettes », l’école de Football du FF Issy composée de joueuses de 5 à 11 ans et en devient la présidente.

Organisatrice du tournoi inter-entreprises féminin

En 2011, elle organise le premier tournoi inter-entreprises féminin. Une gageure car il n’existe que très peu d’équipes de football féminin en entreprise. Sur soixante douze entreprises approchées, elle trouve huit équipes, quatorze en 2014, seize en 2015.

Elle anime la commission féminisation du district 92, coache l’équipe des transplantées de Trans-Forme.
En 2012, Christine Aubère a suivi, avec grand intérêt, le plan de féminisation de la Fédération Française de Foot (FFF).


Sa position sur le voile est tranchée : « la FIFA a dit oui au voile, la FFF l’a refusé mais il n’y a rien sur cette question dans le règlement. J’aimerais que le port du voile soit interdit tout comme le port du protège-tibia est obligatoire ».

CLAIRE FLORET

Cycliste, professeur d’EPS, coordinatrice du projet Donnons des Elles au vélo J-1

Âgée de 32 ans, Claire Floret est cycliste depuis 8 ans. Son but : participer au développement du cyclisme au féminin, à tous les niveaux et sous toutes ses formes. De fait, elle est à l’origine de l’équipe Donnons des Elles au vélo J-1.

Où sont les femmes sur le Tour de France ?

Sport conçu pour les hommes pour des raisons de santé ou autres délétères anecdotes « des femmes prendraient du plaisir sans les hommes sur les selles ».

Peu de visibilité de ce sport surtout que le tour de France féminin n’existe plus.

Cette année il se refait sous la forme « donnons des Elles au vélo J-1 », crée en 2014. uniquement des pratiquantes féminines.

Les sponsors, le détenteur des droits du tout de France etc…. sont opposés au tour de France cyclisme féminin pour cause de parasitage. Une action en justice est même en cours contre elles de la part de ces organismes.

Ils veulent 45 mn de retransmission sinon rien or il n’y a pas de retransmission, cherchez l’erreur dit’elle.

Le tour de France homme est le 3eme événement mondial le plus médiatisé d’où l’intérêt de s’y conjuguer.

Être une femme voulant intégrer un groupe mixte, est condamnée à l’excellence ou à ne pas faire.

Un projet / un budget conséquent

Dès la première année, la Fédération Française de Cyclisme s’est associée pour nous aider dans notre objectif commun de mettre en avant la mixité dans le cyclisme, suivie dès l’année suivante par la FDJ qui une fois de plus montre son implication et son militantisme pour le développement du sport au féminin. C’est pour nous important que des partenaires comme Carrefour, Sojasun, ou Cycling Fans, impliqués depuis des années dans le cyclisme montre qu’ils sont prêts à s’engager aux côtés de la pratique féminine en soutenant le projet.

Nous sommes également soutenues par les institutions publiques, au travers des ministères des sports et à l’égalité entre les femmes et les hommes, notre région Ile de France et notre département de l’Essonne, également le CNDS.

La médiatisation a progressé depuis le lancement du projet, avec notamment l’appui de France TV qui a diffusé l’an dernier une pastille quotidienne, permettant pour la première fois depuis 30 ans qu’on parle de cyclisme féminin quotidiennement pendant le direct du Tour.

La cohésion est importante

Au-delà de l’aventure sportive et militante, on vit 24/24 ensemble, dans l’effort, avec 6h de sommeil par nuit, à partager nos petites chambres d’hôtel low cost. C’est une famille qui se crée dans l’effort. Il y en a toujours une qui va bien quand les autres sont dans le dur, pour aider, motiver, encourager, soutenir.

Loin des chambres de luxe des footballeurs !

Une nouvelle limite du dépassement de soi… « je ne me serais jamais pensée capable, mais je l’ai fait, je suis sur les Champs Élysées! »

Cette année, 90 femmes ont demandé le dossier de candidature, 15 ont été pré-selectionnées pour 12 places qui seront attribuées sur des critères d’implication dans l’organisation du projet, le militantisme par rapport au développement du cyclisme au féminin, le niveau sportif et les qualités humaines.

Quels sont les projets à venir ?

L’organisation de courses féminines sur les mêmes lieux et à la même période que les hommes, comme c’est le cas dans de nombreux autres sports, permettraient aux sportives de bénéficier des mêmes infrastructures et public que leurs homologues masculins.

Et à ceux qui pensent encore que le cyclisme féminin n’est pas du vrai vélo ?

Qu’ils viennent pédaler avec nous sur le Tour pendant trois semaines et 3500 km, ou sur une course avec Julie, Pauline ou Mathilde !!!

LAURENCE FISHER

Triple championne du monde karaté, Présidente de Fight for dignity

Laurence Fischer reste au service de son sport, mais d’une autre façon. Elle aide désormais des femmes violées à se réapproprier leur corps. Elle se bat aussi pour toutes les femmes vulnérables en s’appuyant sur les valeurs tirées de son sport.

Un accélérateur innovant de résilience.

Créé en 2017, Fight For Dignity a pour but de lutter contre les violences faites aux femmes en proposant un enseignement à la pratique sportive et plus particulièrement à celle du karaté, comme moyen de reconstruction et d’émancipation des femmes.

Elle reconnecte les femmes violentées à leur corps et leur mental.

Depuis mars 2018, Fight for Dignity et la Maison des Femmes de Saint Denis collaborent et mettent en communs leurs expertises et leurs engagements auprès de femmes pour être un accélérateur innovant de résilience.   

La championne est persuadée que le corps est à la base de tout. Et le sport permet de placer, justement, le corps au centre du processus de résilience.

« Après avoir beaucoup voyagé, j’ai pu mesurer le poids des inégalités et des injustices. Alors j’ai décidé d’essayer de rendre les femmes plus fortes. »

Le viol comme arme de guerre.

Avec son association, elle intervient en République Démocratique du Congo (RDC) avec le soutien du Dr Denis Mukwege, “l’homme qui répare les femmes”, nommé Prix Nobel de la Paix 2018. « Dans certains pays, le viol est utilisé comme une arme de guerre. J’ai mis en place un programme en 2014 qui permet aux femmes victimes de se réapproprier leur corps. Une reprise de l’estime de soi par la pratique du karaté. J’ai eu rapidement des retours positifs. J’ai eu envie d’aller plus loin. »

Il est très rarement proposé une aide par le corps alors que c’est la source du traumatisme, selon Laurence Fischer. « Il fallait aller plus loin. Par exemple, la Maison des femmes de Saint-Denis où j’interviens accompagne les femmes dans des soins, mais c’est également plus global. C’est parce qu’on travaille en transversalité que ça marche. On reconnecte les femmes à leur mental. Car oui, quand on a connu la douleur dans le corps, on peut s’aimer derrière. »

La reconnexion tête, cœur, corps crée de l’impact. Par son programme, la championne travaille « la peur et la culpabilité. On se décharge de ces traumatismes par l’action. »

« J’ai eu le droit à tous les clichés »

Le poids des diktats imposés par la société. « Le karaté m’a rendue forte. Le sport est merveilleux pour acquérir la confiance en soi. Je suis une femme qui fait du karaté et j’ai eu le droit à tous les clichés quant à ma sexualité. J’étais forcément une « femme homme » Pour des jeunes filles plus fragiles, ça peut être terrible. On est dans un diktat de l’esthétique. « Mesdames, vous êtes magnifiques telles que vous êtes. Acceptez-vous telles que vous êtes, sans perfusion de ce que vous impose la société ».

L’Association a besoin de moyens pour se développer.

Laurence Fisher a été conviée par le Fondaction L’Équipe pour un Instagram Live sur la chaine L’Equipe) suivi d’une conférence de presse.

Autre intervenante, Roxana Maracineanu, Ministre des sports venue apporter son soutien et rappeler à quel point le sport peut-être un formidable outil d’émancipation.

35% de licenciées féminines dans ce sport de combat, où perdurent moultes clichés car « le combat n’est pas fait pour les femmes », alors que les entraînements sont mixtes.

Pas d’entraîneur féminin.

Les femmes sont championnes du monde par équipe et sont accusées de faire de l’ombre aux hommes licenciés.

Inégalités cumulées en compétition : les filles ont droit à 3 remplaçantes, les hommes 5.

La musculation abdominale féminine doit commencer par le bas bassin pour éviter les chutes d’organes tandis que les hommes on peut commencer par le haut mais ce sont des entraîneurs hommes donc tabous.

Réflexion: « T’es championne du monde mais on ne t’a pas vu à la télé ? »lui disent des jeunes, encore la preuve de l’influence des médiatisations pour convaincre et fédérer.

Faire du sport renforce l’estime de soi pour celles surtout qui ont été victime de violences.

Le sport doit être accessible aux femmes victimes de violences.

Le traumatisme arrive par le corps, il a été l’objet de souffrances or on propose accompagnement un psychologique, il faut qu’il soit pluridisciplinaire.

Laurence Fisher annonce le lancement de sa campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule et présente les pochettes solidaires réalisées à partir de kimonos recyclés, contreparties offertes aux généreux donateurs.

Elle est surtout engagée pour les autres, « Je mène d’autres combats, confie-t-elle, j’ai toujours essayé de donner du sens à ma pratique et à mes actions. J’ai aussi pris conscience que la finalité n’était pas seulement le résultat. La transmission est fondamentale dans les arts martiaux. C’est vrai aussi dans ma vie. »

FEMMES SOLIDAIRES

Les 3 axes de Femmes solidaires

Émancipation

Sexisme

Sortir les femmes de l’invisibilité

Femmes solidaires est un mouvement féministe, laïque, d’éducation populaire.

Femmes solidaires s’engage pour faire reculer toutes formes de discriminations et développer une éducation non sexiste et non violente.

Elle informe, sensibilise sur les droits des femmes afin de contribuer à l’évolution des
mentalités vers une société libérée des rapports de domination. L’association défend les valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité pour les droits des femmes, de paix et de liberté.

Forte d’un réseau de 190 associations locales réparties sur toute la France et dans les Dom-Tom, l’association s’adresse à toutes les femmes qui veulent défendre leurs droits et leur liberté en leur permettant de devenir actrices et d’oser une parole à l’occasion d’actions locales, des rencontres, des sorties culturelles…

L’association anime des permanences d’écoute pour conseiller, orienter et accompagner les femmes dans leurs démarches (sur rendez-vous). Elle intervient dans le monde éducatif.

Elle se porte partie civile dans les procès relatifs aux violences faites aux femmes.
Femmes solidaires engage de nombreuses campagnes internationales sur la situation des femmes dans le cadre de solidarités réciproques : lorsque les droits des femmes progressent dans un pays, cela encourage les autres femmes du monde à continuer leur lutte.

L’association bénéficie d’un statut consultatif aux Nations Unies, est affiliée au Comité Inter-Africain.

Femmes solidaires est co-fondatrice du Réseau International Féministe et Laïque.

 

CLARA MAGAZINE

Clara-magazine est un magazine de l’actualité féministe et féminine édité pour Femmes solidaires.
Interviews, reportages, brèves, dossiers thématiques vous permettent d’avoir un point de vue global sur l’égalité femmes / hommes en France et dans le monde.
Clara-magazine bénéficie également d’une longue expérience d’animation de colloques, débats autour d’une thématique.

Clara-magazine propose des expositions pédagogiques qui visent à informer sur les droits, à promouvoir l’éducation non sexiste et non violente, à prévenir les conduites discriminatoires. Chaque exposition propose un parcours simple et innovant.


L’équipe de rédaction intervient aussi auprès des jeunes en milieu scolaire, dans des centres d’animations… pour sensibiliser toutes les tranches d’âges.