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Hommage à Maryse Wolinski amie fidèle des Femmes 3000

« Maryse, quelle joie de te recevoir au Flore en ce début des années 2000. Nous ne te connaissions pas encore mais ta douceur, ton intelligence et ton engagement nous ont conquises. Tu as rejoint Femmes 3000 et avec Catherine Péant et Christiane Degrain, tu as constitué l’équipe de rédaction de la revue de notre association. Georges, ton mari, par son humour moqueur mais aussi par ses bienveillantes remarques nous a encouragées à poursuivre nos objectifs. Aujourd’hui, tu es partie « avec vaillance et élégance » comme nous l’a confié ta fille Elsa. Nous sommes tristes mais je te remercie d’avoir accompagné Femmes 3000 et de nous être restée fidèle malgré les douloureux événements qui ont marqué ta vie. J’ai eu la chance intime de communiquer avec toi en cette fin novembre 2021, tu vas nous manquer »

[Marie-José Grandjacques, présidente fondatrice et membre d’honneur Femmes 3000

« Maryse, Je me souviendrai de ta voix. Une voix de tête dit-on parfois, une voix modulée, haute quand tu demandais des nouvelles, plus bas placée quand tu parlais de tes coups de cœur, de tes livres, des articles que tu avais en cours. Avec Catherine, nous avions travaillé ensemble pendant des années avec bonheur, pour réaliser ce magazine de Femmes 3000 dans lequel tu mettais tout ton professionnalisme au service de ton engagement auprès des femmes, pour une société ouverte et tolérante. Ta voix, elle était posée ce soir-là en 2016 quand tu es venue au Flore parler de ton livre « Chérie je vais à Charlie ». On y entendait une infinie douleur, contenue certes, élégante comme toi, mais teintée d’une détermination qui te poussait en avant. Un combat que tu as mené jusqu’au bout, pour Georges, pour l’œuvre de Georges, pour la justice. Ces dernières années, tu nous demandais toujours des nouvelles, tu continuais à suivre l’association des yeux et du cœur. Tu n’as jamais cessé d’être une femme engagée. Comme beaucoup, je me souviendrai de ta voix. »

[Christiane DEGRAIN, responsable des Mardis du Flore de Femmes 3000]

 

« Chère Maryse, comme vous allez nous manquer. Femmes 3000 a été notre ciment. Puis je suis venue vous voir. Assises devant votre grande bibliothèque, travaillant sur un projet, riant, parlant de Georges, nous avons poursuivi cette conversation. C’était dans votre nouvel appartement. Celui où vous alliez apprendre à vivre seule. J’aimais vous savoir là, tranquille, au cœur des livres et des dessins que votre Wolinski laissait sur la table au quotidien pour vous faire rire. Vous avez été un couple d’amoureux volcaniques. Jaillissement d’amour. Je me doutais bien de votre douleur. De votre colère et chagrin. Je suis bien triste. Femme lumière, courage et fragile à la fois. La vie sera bien moins gaie et pétillante sans vous. Douces pensées pour vos proches. »

[Marie-Laure Hubert Nasser, écrivaine et modératrice vedette des conférences débats Femmes 3000 Gironde]

« Maryse, Quel honneur de vous rencontrer à Bordeaux ce jeudi 28 avril 2016, où vous étiez venue témoigner des derniers mots lancés par votre cher Georges « Chérie, je vais à Charlie » au matin du 7 janvier 2015 jour de l’attentat à Charlie Hebdo. Quarante sept années de vie commune fracassées. «Comment une scène de guerre a-t-elle pu se produire, en France, dans les locaux d’un journal satirique ? ». Puisant votre force dans le chagrin vous disiez chercher à comprendre au travers du récit de cette tragique journée et de ses suites où se trouvaient les failles. Vous n’aviez pas de complaisance pour le rôle de victime et aviez le sens de la lutte. Tenir debout pour vos proches.

Terre de vos débuts, vous m’aviez demandé lors de votre venue, de vous faire faire un petit tour de la ville de Bordeaux où vous aviez débuté votre carrière de journaliste au quotidien Sud-Ouest. Nous avons eu des échanges profonds et je me souviens de vos chaleureux encouragements car vous étiez heureuse de voir Femmes 3000 prendre cette dimension en région. Puis nous nous sommes revues avec tellement de plaisir lors de votre retour pour une intervention à l’université des cheveux blancs. Et parce que je vous ai confié au détour de notre promenade avoir moi-aussi perdu un père charismatique, sans la barbarie qui a frappé votre vie, mon âge me rapprochant de votre fille, vous m’avez parlé d’Elsa avec tellement de tendresse, de questionnement et la préoccupation d’une mère aimante. Je garde un souvenir intense de notre rencontre, de votre délicatesse, votre élégance et votre parler vrai. Votre apparence fragile ne masquait aucunement votre force, et vous étiez dotée d’une exquise féminité. J’ai ainsi découvert que vous aviez été la rédactrice en chef du journal Femmes 3000 durant plusieurs années ; Vous avez été notre source d’inspiration et, tristes de vous perdre, notre peine se soulage dans la prière que vous puissiez rejoindre l’amour de votre vie, votre George Wolinski qui vous a tellement aimé et tant manqué.

Au nom de toutes les Femmes 3000, je présente mes sincères condoléances à votre fille Elsa et vos proches aimants. »

[Marine Bermond, présidente nationale Femmes 3000]