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Le Laboratoire de l’Egalité – Compte-rendu du colloque « Femmes & Précarité »

RENDEZ VOUS DE L’EGALITÉ

8 OCTOBRE 2019

FEMMES ET PRECARITE

Le Laboratoire de l’Égalité organise un colloque « Femmes et précarité »

en partenariat avec la Délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes et le Service des droits des femmes et de l’égalité,

au Ministère des Solidarités et de la Santé.

INTRODUCTION

Corinne Hirsch, Vice-présidente du Laboratoire de l’Egalité

Face à cet état des lieux alarmant, le Laboratoire de l’égalité initie un Pacte dont l’objectif est d’établir des propositions concrètes quant aux enjeux de la précarité des femmes et lutter contre ce phénomène.

Sujet tabou la précarité au féminin, « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme » la précarité est à ce stade.

La précarité se définit par une forte incertitude d’accéder ou de conserver une « situation acceptable » dans un avenir proche – avoir un CDI qu’on ne craint pas de perdre dans les 12 mois à venir, n’entrainant pas de perte de reconnaissance, d’estime de soi et des difficultés financières. 

Hélène Furnon-Petrescu, Cheffe du Service des droits des femmes et de l’égalité

Identifier les problématiques prioritaires ainsi que les freins et leviers pour chacune d’entre elles, que ce soit dans les champs en lien direct avec l’emploi (formation, métiers, secteurs d’activité, marché de l’emploi) ou en lien périphérique dans l’accès à l’emploi (conditions de travail, situation familiale, modes de garde, mobilité…) ;

1 famille sur 5 est monoparentale et 1 sur 3 vit sous le seuil de pauvreté, or elles élèvent 3 millions d‘enfants.

Écart salarial 17% pour Insee dont 9% d’écart non expliqué.

Olivier Noblecourt, Délégué interministériel à la prévention et à lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes

Aujourd’hui, « le » précaire est généralement une femme jeune, urbaine, cheffe d’une famille monoparentale, qui ne parvient pas à s’insérer fermement sur le marché du travail.

Les femmes craignent d’être jugées donc un taux de non recours élevé.

Sur 5 sdf, 2 sont des femmes.

Éducation à l’égalité : première réponse pour lutter contre la précarité des femmes ?

Le droit à la formation est primordial pour améliorer les parcours et l’orientation scolaire.

La dimension entre l’inégalité femmes/hommes est un fossé.

PREMIÈRE TABLE RONDE

Education à l’égalité :

première réponse pour lutter contre la précarité des femmes ?

Animée par Laurent Depond, Directeur du Développement à l’INC et Administrateur du Laboratoire de l’Égalité, avec la participation de :

Huguette Klein, Présidente de l’association « Réussir l’égalité femmes-hommes »

Frédérique Kaba, Directrice des missions sociales de la Fondation Abbé Pierre

Thierry Benoit, auteur de « Vies de femmes, vies précaires » de la collection Égale à égal aux éditions Belin

L’éducation à l’égalité est la première réponse pour lutter contre la précarité

43 idées reçues sur l’inégalité

La précarité des femmes des quartiers ? non c’est à plusieurs niveaux

5 millions de femmes seules

3 millions d’hommes seuls

Évolution en 15 ans : hausse de 50% de sans abris dont 30% de femmes or 25% des femmes sdf travaillent.

Les facteurs déclenchants : coût du logement et accélération des expulsions.

Le devoir de s’expliquer de la part de ces femmes, pour demander de l’aide, les culpabilise et les maintient dans la culpabilité.

Travailler sur filles et garçons dans la cour de récré.

Exemple en école de mécanique et électronique même les enseignants hommes disent c’est un métier de garçon alors que les élèves sont neutres sur cet avis. Etre une femme enseignante en mathématiques, est interrogatif alors qu’une femme enseignante en français est normal.

L’évolution est au niveau du partage des tâches dans le ressenti des lycéens et collégiens.

DEUXIÈME TABLE RONDE

Quel accompagnement pour sortir les femmes de la précarité ?

Animée par Catherine Tripon, Directrice relation aux parties prenantes Fondation FACE et Administratrice du Laboratoire de l’Égalité, avec la participation de :

Laura Lebeau, Présidente de Famisolo

Élise Moison, Déléguée Générale de Force Femmes

Laura Slimani, Chargée de mission à la Fédération des Acteurs de la Solidarité

Mustapha Djellouli, Chef de service aux Petits Frères des Pauvres

Olivier Ponsoye, Trésorier de la Fondation Armée du Salut

La précarité des seniors : la conjoncture économique actuelle laisse trop souvent les femmes de plus de 45 ans dans des situations de grande fragilité suite à une perte d’emploi.

Aux difficultés d’ordre professionnel s’ajoutent une réalité familiale et personnelle compliquée : divorce, maladie, enfants et parents à charge…

Des femmes trop souvent discriminées et ayant besoin d’un accompagnement spécifique : écoute, aide personnalisée, prise en compte de leurs besoins, orientation ou réorientation vers des formations, resocialisation, remise en confiance, etc.

Très souvent en situation de jugement auto-limitant et d’auto-discrimination. Lorsque l’on est une femme de plus de 45 ans, les obstacles se cumulent et se révèlent multiples.

Les aidantes sont des femmes.

Beaucoup de femmes n’ont pas de pensions familiales ni pensions alimentaires.

Précarité psychologique : culpabilité de la part des femmes à ne pas offrir à leurs enfants une vie meilleure.

Les femmes à la rue, parlent toutes de violences avec des conséquences sur la santé, la vie sociale et intime des victimes.

Les hommes appellent davantage à l’aide par rapport aux femmes.

Mieux soutenir, accompagner, encourager, guider, motiver, conduire les femmes qui en ont besoin ou les plus vulnérables vers le retour à l’emploi ou vers la concrétisation de projets plus entrepreneuriaux.

TROISIÈME TABLE RONDE

Quel environnement propice à l’autonomie des femmes ?

Animé par Lucile Peytavin, Docteure en histoire et Administratrice du Laboratoire de l’Égalité, avec la participation de :

Nadège Passereau, Déléguée générale de l’association ADSF

Chantal Mainguene, Présidente et fondatrice de Mom’artre

Jérôme Ballarin, Président de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise

La recherche d’emploi peut être une expérience difficile qui conduit à un sentiment d’isolement social, une perte de confiance en soi, d’estime de soi et une démotivation. Tout comme la reconstruction après une séparation ou la maladie.

Être accompagnée, soutenue et conseillée facilite davantage un retour rapide et efficace à l’emploi.

Les inégalités et les disparités entre les femmes et les hommes sont des facteurs pouvant conduire à la précarité, ne se définissent pas uniquement par les inégalités professionnelles.

Inclusion mais pas exclusion.

Des lieux de liens sociaux.

Les femmes, dans la précarité ont peu accès au dépistage préventif des maladies.

Errance, isolement social, se tenir à l’écart pour se cacher…. est le quotidien de ces femmes au contraire des hommes

Les freins pénalisent l’accès à l’emploi.

3 leviers : place en crèche, organisation des horaires, accès à l’emploi.

L’accès aux droits et aux soins des femmes enceintes en situation sociale précaire.

CONCLUSIONS

Christelle Dubos, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé.

  • Egalité entre femmes et hommes

  • Rendre visible la précarité féminine

  • Permettre aux femmes de s’insérer socialement, psychologiquement

  • Précarité de santé, précarité prémenstruelle

  • Versement pension alimentaire

  • Crèche, assistante maternelle, aménagement des horaires avec l’employeur pour ces femmes

Les femmes sont davantage exposées à la précarité que les hommes.
Dans la suite logique des inégalités entre les femmes et les hommes en matière d’éducation, d’orientation, de vie professionnelle, de répartition des tâches domestiques et familiales, la précarité a en effet un sexe. Les femmes cumulent trois des sources essentielles de la vulnérabilité économique, sociale et psychologique :

  • Le temps partiel, synonyme de précarité, est largement féminisé. 76% des contrats à temps partiel concernent les femmes.

  • La monoparentalité rime également avec précarité et concerne davantage les femmes puisque 85% de ces familles sont gérées par des mères qui élèvent seules leurs enfants.

  • L’éloignement durable de l’emploi. En 2013, les femmes représentent 53% des personnes sans emploi régulier depuis un an ou plus et 55% des personnes sans emploi régulier depuis 2 ans ou plus

Seules des propositions spécifiques seront susceptibles de sortir les femmes en situation précaire d’une spirale infernale et de les insérer équitablement dans le monde de travail.

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Ce compte-rendu a été réalisé par Jocelyne Préaux – Trésorière de la Fédération Femmes 3000 et Vice-Présidente de la Délégation Grand Paris