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Ce que nous devons à la féministe Benoîte Groult, morte ce lundi

La publication en 1975 de son roman « Ainsi soit-elle » la fait rentrer dans la lumière des combats féministes. C’est une référence encore aujourd’hui. Échaudée par la lecture un peu ardue du livre de Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe, Benoîte Groult opte pour une écriture plus simple et accessible. Elle dénonce la prédominance du masculin dans la langue et dans l’histoire et qualifie cette inégalité de « servage des femmes ». Dans une nouvelle préface rédigée pour assortir la réédition de son livre en 2000, elle écrit:

« A toutes celles qui vivent dans l’illusion que l’égalité est acquise et que l’Histoire ne revient pas en arrière, je voudrais dire que rien n’est plus précaire que les droits des femmes. A celles qui ne regardent ni derrière elles ni autour, je voudrais rappeler que les Allemandes de l’Est par exemple ont perdu, à la chute du mur de Berlin, des droits qu’elles croyaient acquis pour toujours. Que les Algériennes, les Iraniennes, les Afghanes et tant d’autres, qui avaient goûté aux premiers fruits de la liberté, ont disparu, du jour au lendemain, sous un voile de silence. » Par Annabel Benhaiem